TEFAF NEW YORK 2025

8 - 13 Mai 2025 
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Pour cette nouvelle participation à la foire TEFAF New York, la galerie Mitterrand est heureuse de présenter une sélection d’œuvres de Claude et François-Xavier Lalanne accompagnés de Alighiero Boetti, Max Ernst et Andy Warhol.
 
La Pomme de Londres (2007) de Claude Lalanne témoigne de l'esprit poétique et surréaliste de l'artiste à une échelle monumentale. Lalanne a trouvé son inspiration dans les jardins de la maison qu'elle partageait avec son compagnon à Ury, près de Paris. La pomme est un thème récurrent tout au long de la carrière de l'artiste, qu'il s'agisse de la Pomme Bouche grandeur nature, de la broche Pomme Bouche portative, de la Pomme-Montre qui indique l'heure, de la Pomme de Jardin Rouge à grande échelle et de la Pomme d'Hiver et de la Pomme de New York en bronze.
Encore dans l’univers de Claude Lalanne, ses Fauteuils Crocodile (2015) font partie de son célèbre mobilier Croco et constituent un des plus beaux exemples de la créativité et de l’audace surréalistes de l’artiste. Depuis plusieurs décennies, l'œuvre de Claude Lalanne témoigne de son goût pour les formes organiques, l'utilisation de l'empreinte et la technique de la galvanoplastie. Elle intègre directement la forme unique de l'animal dans son œuvre en bronze en moulant de véritables peaux de crocodiles.
 
C'est avec son bureau/secrétaire Rhinocrétaire de 1964 que François-Xavier Lalanne débute sa série consacrée au rhinocéros. Les numéros 2, 3 et 4 suivront respectivement en 1966, 1975 et 1993, variantes d'un de ses animaux favoris qui a obtenu droit de cité dans l'univers domestique. En 1971 il réalise un rhinocéros en cuir se décomposant en fauteuils. Il transpose aussi cet animal dans des dimensions plus réduites, avec de très rares versions à mécanisme comme est le cas du Petit Rhinocéros Mécanique (1982) présentée à New York cette année.
Les Singes de François-Xavier Lalanne sont indiscutablement l’une des œuvres les plus abouties de l’artiste. Cette paire de Singes Attentifs synthétise et illustre à merveille la recherche de la perfection du dessin et le génie de la forme caractéristiques de l’œuvre de François-Xavier Lalanne.
 
L’œuvre Senza Prima né Dopo (1991) d'Alighiero Boetti appartient à sa célèbre série de dessins au stylo bille, réalisés entre le début des années 1970 et le début des années 1990. Dans cette série, l’artiste utilise le plus banal des outils, le stylo à bille, pour construire des compositions visuelles et textuelles complexes. Exécutées par des assistants, ces œuvres ne sont pas seulement des prouesses de travail manuel qui prennent du temps, mais aussi des exercices conceptuels qui reflètent les préoccupations constantes de Boetti : la structure du langage, la poétique du temps et les tensions productives entre ordre et hasard. Senza Prima né Dopo se compose de quatre panneaux, tous uniformément recouverts de hachures bleues denses. L'œuvre est à la fois visuellement immersive et intellectuellement stratifiée, invitant les spectateurs à s'y intéresser au fil du temps, non seulement en tant que champ esthétique, mais aussi en tant que puzzle sémiotique.
 
La peinture sans titre (L’oiseau qui s’assoit et ne chante pas) (1926) de Max Ernst a été réalisée à une époque où l’artiste s’éloignait du nihilisme provocateur du mouvement Dada pour s’orienter vers les principes surréalistes. Employant une combinaison d’huile, de sable et de grattage, Ernst confère à la surface de la toile une matérialité brute et texturée. Cette approche non conventionnelle s’inscrit pleinement dans la démarche surréaliste, visant à accéder à des états psychiques profonds par des moyens spontanés et libérés des contraintes rationnelles. L’atmosphère étrange et onirique qui en résulte s’aligne avec la recherche d’un « automatisme psychique » — notion que Breton définissait comme l’expression la plus pure de l’inconscient. Au centre de la composition trône une figure d’oiseau, assise et muette, qui semble incarner Loplop, l’alter ego aviaire récurrent d’Ernst. À la fois double de l’artiste et outil narratif, ce personnage énigmatique permet à Ernst d’explorer, au fil de son œuvre, des territoires où le mythe, la mémoire et la métaphore se confondent.