Dennis Oppenheim

30 Mai - 1 Août 2020 Temple
Vues de l'exposition
Communiqué de presse

L’œuvre de Dennis Oppenheim se caractérise par une multitude d’approches allant du Land Art au Body Art et de pratiques comme la vidéo, la sculpture, l’installation ou encore la photographie. Pionnier du Earth art aux côtés notamment de Robert Smithson, Walter De Maria, Michael Heizer, Christo et Jeanne-Claude, Dennis Oppenheim souhaite inscrire ses œuvres dans un environnement naturel en intégrant les particularités du paysage. L’Earth art prend sa source aux États-Unis dans les années 1960. Ses réalisations seront plus tard regroupées sous le terme plus générique de Land Art. Les artistes de l’Earth art positionnent volontairement leurs œuvres à l’écart des lieux de diffusion institutionnels en privilégiant la production d’œuvres in situ. Dennis Oppenheim se distingue par une approche plus conceptuelle intégrant une dimension sociale et politique explicite.

Dès ses débuts, pour conserver les traces de ses interventions, Dennis Oppenheim utilise très souvent la photographie ou le film qui deviennent des œuvres à part entière. C’est le cas de l’œuvre Whirlpool-Eye of the Storm, une série de sept photographies qui documentent un projet réalisé au cours de l’été 1973 dans le désert du El Mirage Dry Lake en Californie pour lequel un avion dessina des cercles de fumée blanche dans le ciel. Durables ou éphémères, les œuvres de l’Earth art sont le plus souvent inaccessibles physiquement pour le public. Les témoignages (photographies, film vidéo, dessin ou discours) sont alors nécessaires à leur existence et à leur diffusion.

La dimension sociale et politique de l’œuvre de Dennis Oppenheim est perceptible dans des installations telles que Bee-Hive (Volcano). Réalisée entre 1978 et 1989, cette œuvre se compose de cinq coupoles en verre soufflé disposées au sol accompagnées de l’enregistrement sonore d’abeilles bourdonnantes. Dennis Oppenheim crée un parallèle entre le bourdonnement d’une ruche, ou la potentielle explosivité d’un volcan, et une activité sociale opprimée – et par extension toute situation dans laquelle les comportements sociaux sont conditionnés, contrôlés ou réprimés. Les couleurs primaires vives donnent à l’installation un aspect ludique et innocent qui contraste avec l’avertissement de son message politique sous-jacent.

A partir des années 1980, Dennis Oppenheim va réaliser de nombreuses commandes publiques et privées. Ces œuvres monumentales destinées à des espaces extérieurs se matérialisent sous la forme d’architectures déstructurées et expressionnistes. Il crée en 2008 dix-huit sculptures évoquant la forme de cactus (Architectural Cactus # 1-12) dont six pour composer l’installation monumentale Garden of Evidence installée dans le paysage désertique de Scottsdale en Arizona. Patchwork de matériaux divers provenant des sites médicaux légaux de la police, les cactus, avec leurs dimensions, couleurs et matériaux divers, renvoient métaphoriquement aux enquêtes policières et à la collecte d’indices. Cette commande ayant été implantée en face du poste de police local, elle témoigne de la prise en compte de l’artiste d’un contexte spécifique dans la conception et l’implantation de ses œuvres extérieures. Architectural Cactus #12 est une sculpture unique, dont la forme de cactus peut aussi être lue comme celle d’une empreinte, associant ainsi cette oeuvre aux réalisations de l’Earth art.

Les trois dessins Hair Pieces from Hell appartiennent à une série réalisée d’après cinq sculptures que Dennis Oppenheim a produites et exposées en 1993. Il s’agit ici pour l’artiste d’expérimenter librement et de confronter conceptuellement des matières ou de concevoir une organisation spatiale avec expressivité.

La dimension processuelle et protocolaire est très importante pour Dennis Oppenheim : ses propositions sont déclinées en variations jusqu’à épuisement des combinaisons. À l’image de ces dessins d’architecture, l’usage de la maquette (Exposed Kidney Pool) contribue à donner à ses œuvres un aspect technique. Cette œuvre, tout comme la série des Hair Pieces from Hell et la sculpture Architectural Cactus #12, comprend une référence au corps et renvoit donc à la période du Body Art, période qui a suivi de près celle du Land Art dans le travail de Dennis Oppenheim.

Dennis Oppenheim est né à Electric City en 1938, il est mort à New York en 2011. Récemment ses travaux ont été exposés au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne en 2011, au MAMCO de Genève en 2015 ou encore à l’Art Institut of Chicago en 2016. Dennis Oppenheim a réalisé plus d’une cinquantaine d’œuvres dans l’espace public dans de très nombreux pays autour du monde. Ses œuvres sont présentes dans de prestigieuses collections muséales telles que la Tate Gallery à Londres, le Stedjelik Museum à Amsterdam, le MAMCO à Genève, le Los Angeles County Museum of Art, le Centro de Arte Reina Sofia à Madrid, le Whitney Museum of Modern Art à New York, la Kunsthalle Hamburg ou encore le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne.

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