
Roberto Matta
H 43 1/4 x 42 1/2 in
"Cette oeuvre est contemporaine du tryptique au titre polysémique : Je m’arche, la violence de la douceur, je m’honte, peint en 1949 et exposé à la galerie Drouin à Paris. On y retrouve la figure de l’archer sous les traits d’une créature mécanique casquée, menaçante, hiératique et dominante. L’archer marche littéralement sur la grande initiale « M » rouge stylisée, métaphore de « Matta » comme autoportrait crypté. La thématique de ce tableau lui vient à la suite de l’assassinat de Federico García Lorca en 1936. Évènement tragique et fondateur qui survient peu de temps après qu’ils se soient vus et avant même que Matta n’entre dans le groupe surréaliste à Paris. Selon Matta, le poète ou l’artiste est devenu « une cible au monde » simplement par le fait qu’il dénonce et s’indigne de l’injustice et prend fait et cause pour les peuples. Ici l’archer bande son arc. Sera-t-il prêt à tirer sur les cibles colorées ? Après la Guerre, la prise de conscience du rôle de l’artiste en tant que force de résistance à toute forme de coercition s’amplifiera et va structurer ses tableaux politiques et son engagement. Cette peinture constitue un des premiers exemples des propositions à dimension politique qui feront la force de son vocabulaire, toujours d’actualité aujourd’hui." (Fabrice Flahutez)