
Roberto Matta
H 78 3/4 x 118 1/4 in
"A la suite de sa rencontre avec les surréalistes et notamment ses conversations avec Pierre Mabille et Marcel Duchamp, Roberto Matta développe une conception de la forme qu’il nomme morphologie psychologique. L’imaginaire serait un bouillonnement incessant de concepts et de formes qui se déploient dans le temps et dans lequel se situe l’intégralité de notre monde. Notre réel n’est pas extérieur à nous-même, mais en nous et Matta parle alors d’« inscape ». Pour rendre compte de tout cela, il travaille à des formats de peintures qui se rapprochent d’un art séquentiel où comme son ami Gordon Onslow-Ford le dit dans le London Bulletin de juin 1940 : « les objets trouvent une extension dans le temps […] la métamorphose de la chenille en papillon peut être observée d’un seul coup d’œil ». Ces grands formats de peinture nécessitent donc que l’observateur se déplace pour en faire une lecture spatiale et dans le temps avant tout. Chaque motif se répète et se déploie d’un bout à l’autre de la composition et l’on peut suivre du regard en se déplaçant littéralement, la transformation dans le temps de chaque élément. Délire techniciste, organique, industriel, névrotique de nos sociétés en perpétuelles métamorphoses, Flux de psycho-espace en est une sorte de quintessence objectivée devant nous." (Fabrice Flahutez)