Group Show: After
Abstract Cabinet (After El Lissitzky) (2003) de Lucy Williams, Always After (The Glass House) (2006) de Iñigo Manglano-Ovalle, 1:300 (After Wilhelm Wagenfeld) (2010) de Simon Starling, À la lecture de ces quelques titres d'oeuvres présentées dans l'exposition, un dénominateur commun apparaît : « After ». Il ne s'agit pas ici de l' « After » des appropriationnistes, mais celui d'une génération d'artistes pour qui le modernisme de la première moitié du XXe siècle s'est imposé comme une référence insistante.
Le modernisme auquel se réfèrent ces oeuvres est en effet celui des avant-gardes historiques et de leurs héritiers, plus précisément celui dont les acteurs appartiennent au champ des arts appliqués, du design et de l'architecture plutôt qu'à celui des beaux-arts. Que les acteurs des histoires racontées par ces oeuvres contemporaines soient des figures de premier plan ou des seconds rôles, des pionniers ou des suiveurs, presque tous appartiennent à ce moment de l'histoire où, du Bauhaus au constructivisme, une religion du Nouveau et un culte de la Fonction, dans une conjonction de morale, de passion technique et de culture du beau, se sont emparées de la conscience esthétique.
Si de nombreuses expositions ont déjà eu pour objet le retour des formes du modernisme par des artistes contemporains, leur propos était particulièrement centré sur la nostalgie d'une époque révolue où l'art pensait pouvoir encore changer la vie ou sur la critique des excès du fonctionnalisme. L'exposition « After » tente d'échapper à ces deux grandes tendances de nostalgie et de critique. La singularité de cette exposition réside dans le fait qu'elle donne à voir les oeuvres d'artistes d'aujourd'hui traitant des rapports complexes du modernisme à l'ornement et à l'artisanat, ainsi que de la contradiction inhérente au modernisme, entre un art autonome, résolument séparé de la vie et un art totalement engagé dans la vie au point de se confondre avec elle.
Cette exposition inclut des oeuvres de Leonor Antunes (née en 1972 à Lisbonne), Farah Atassi (née en 1981 à Bruxelles), David Diao (né en 1943 à Chengdu), Iñigo Manglano-Ovalle (né en 1961 à Madrid), Josiah McElheny (né en 1967 à Boston), Bojan Sarcevic (né en 1974 à Belgrade), Franck Scurti (né en 1965 à Lyon), Simon Starling (né en 1967 à Epsom) et Lucy Williams (née en 1972 à Oxford).