Laurie Simmons: « The Love Doll »: Jours 1 - 17
Dans cette sélection de huit photographies, Laurie Simmons met en scène une poupée en latex dont le corps constitué de microbilles est comparable à celui d'un humain. « Le modèle choisi, sorte de Lolita habillée par ses soins, prend des positions imposées dans un huis-clos qui rappelle les maisons de poupée mais aussi le fantasme des adultes baigné de nostalgie, de désirs et de regrets ».
Chaque oeuvre photographique fait allusion à une journée et une situation distinctes où la Love Doll est représentée dans des attitudes du quotidien (dans son bain, dans son lit...). Toutefois, certaines attitudes peuvent paraître absurdes, voire ambigües notamment lorsque la poupée contemple une souris sur un morceau de fromage ou bien un tas de bonbons évoquant étrangement des pilules.
« Comme à l'accoutumée, l'artiste induit à travers ses ambiances un parti pris psychologique en même temps que politique en jouant avec la propension de la photographie à objectiver les scènes de genre, et porte un regard critique sur la manière dont la femme enfant a pris une place prépondérante dans les médias. En amalgamant des souvenirs d'enfance avec les jeux de rôles aux indices sexuels, ses photographies exhalent une inquiétante étrangeté et un onirisme avéré.
A travers ce côté ludique et fantaisiste un autre aspect transparaît dans le travail de Laurie Simmons qui se caractérise par l'instauration d'un environnement dans lequel la valeur accordée à la consommation, aux objets de design, et aux intérieurs de nos habitations contemporaines prend des proportions qui frôlent l'absurde. »