Peter Kogler: A Light Bulb Moment

18 Janvier - 3 Mars 2013 Temple
Vues de l'exposition
Communiqué de presse

Dernièrement l'artiste a "habillé" les piliers du pont du périphérique à la porte de Pantin de panneaux lumineux, couleur ambre, représentant un défilé ininterrompu de fourmis qui se transforme en un planisphère déployé et mouvant. Ceci dans le cadre de la commande publique liée au Tramway T3 Est. Il signe ainsi, après l'intervention plébiscitée au Centre Pompidou au printemps 2012, une année où ses prestations n'ont pas laissées indifférents les parisiens.


Peter Kogler décline depuis une vingtaine d'années, infatigablement une série de motifs récurrents - fourmis, cerveau, globe terrestre, ampoule et entrelacs qui cartographient un paysage mental. Il fut l'un des pionniers du travail assisté par ordinateur et continue de s'en servir sous forme bi et tridimensionnelle, afin de mettre en exergue autant de métaphores du social. Leur caractère obsédant accroit aussi la facilité avec laquelle ils peuvent mettre à jour des contenus psychiques. L'artiste pose en même temps avec acuité la question de l'ornement. Grâce à Peter Kogler, la fourmi a pris une place de tête dans la panoplie des formes consacrées par l'art moderne, tout comme le cerveau. Mais l'élément qui l'obsède est la sémiologie implicite de ces signes. On pourrait parler de l'intérêt pour leurs plasticités mais ce qui s'impose d'emblée est le lien intrinsèque entre l'esprit et la matière que l'usage de ces symboles induit.


Pour cette exposition l'artiste intervient aussi bien sur les murs que dans l'espace en permutant ces motifs depuis le tableau, le dessin jusqu'au mobilier usuel, table, banc, signant ainsi sa vision élaborée de la sculpture et du dessin.


Le dessin aussi évolue mais pas seulement grâce à l'amélioration des outils. Dans cette exposition on remarque que les éléments graphiques ont comme pris le chemin de la cartographie et les lignes se déploient telles les courbes de niveau, des lignes imaginaires qui joignent toutes les points situés à la même altitude qui pour nous deviennent des points de vue.  Il y a indéniablement chez Peter Kogler tous les ingrédients d'un système dont les cases sont soigneusement répertoriées. Il est l'un de ceux, peu nombreux, qui arrivent à un dépassement esthétique constant car il ne se laisse jamais enferrer dans une position de retranchement mais mords au contraire sur les marges et étend les contours de cette géographie dont le relief est comme celui de son pays, composé de montagnes et de vallées.


Ce qu'il entreprend à chaque exposition n'est qu'une volonté de différer, de déplacer, dans le sens purement dialectique des avancées propres au modernisme viennois.


Ami Barak, commissaire de l'exposition