À l’occasion de la première édition de Maze Design Basel, la galerie Mitterrand est heureuse de présenter une sélection d’œuvres de Claude et François-Xavier Lalanne, de Roberto Matta et de Rob Wynne.
Les moutons font partie des œuvres les plus emblématiques du bestiaire de François-Xavier Lalanne qui en crée plusieurs versions en explorant différentes techniques. Les premiers Moutons de laine apparaissent en 1965, alors que la première version en pierre n’est réalisée qu’à partir de 1979. En 1988 paraissent les Moutons transhumants puis en 1994 la série des Nouveaux Moutons. Le troupeau exposé à Bâle est composé de deux Moutons de pierre (1979), trois Nouveaux Moutons (1994-95), un Agneau (1996-97) et un Bélier (1994-2006).
Le mobilier de jardin Williamsburg a été créé par Claude Lalanne en 1984 à la demande de l’architecte Kevin Roche et du paysagiste Peter Shepheard, pour le jardin Lila Acheson Wallace du musée des Arts Décoratifs de Williamsburg, en Virginie. Financé par la mécène Lila Wallace en mémoire de son mari, cet ensemble comprend un banc, un fauteuil et une chaise d’appoint aux formes poétiques. L’artiste déclina ensuite ce mobilier, dont sont issues les Tables d’appoint (1985) présentées à MAZE Design Basel cette année. Chaque pièce de cette série intègre subtilement un merle siffleur, élément récurrent dans l’œuvre de l’artiste, qui vient troubler la rigueur du métal par une présence presque vivante.
Les deux fauteuils de Roberto Matta, œuvres d’art fonctionnelles, s’inscrivent pleinement dans l’esprit de la collection Ultramobile, lancée en 1971 par Dino Gavina. À travers cette initiative visionnaire, Gavina cherchait à faire dialoguer l’univers du surréalisme avec le design domestique, en invitant des artistes et designers à concevoir des objets à la fois poétiques, provocateurs et utilisables au quotidien. Véritable manifeste d’un art à vivre, Ultramobile brouille les frontières entre sculpture et mobilier. C’est dans ce contexte que naît Margarita, un bidon d’essence détourné, ouvert comme une fleur — à la manière d’une marguerite — pour devenir un trône aux allures tribales. C’est lors de cette même expérimentation que surgit Sacco Alato : un sac de béton coulé, fendu en deux, dont les pieds improvisés — de simples rochers de chantier — soulignent la tension entre brutalité et légèreté. Cette assise sculpturale prolonge la recherche
d’un équilibre entre forme libre, matière brute et fonction symbolique.
