Allan Villavicencio: The active side of infinity
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Communiqué de presse
The Active Side of Infinity
Allan Villavicencio
« La marche est toujours quelque chose qui précipite les souvenirs », selon Don Juan « Les sorciers de l'ancien Mexique croyaient que tout ce que nous vivons, nous le stockons comme une sensation sur le dos des jambes. Ils considéraient le dos des jambes comme l'entrepôt de l'histoire personnelle de l'homme. Alors, allons nous promener dans les collines maintenant ». (Le voyage définitif, Carlos Castaneda).
Allan Villavicencio pense son travail en relation entre le corps et le paysage. La régénération, la mue sont autant d’étapes afin d’arriver au paysage final : seul issue au voyage intérieur, celui qui permet de se renouveler immuablement. Dans son œuvre, l’artiste essaie de représenter ce moment d’absence, un intervalle quasi imperceptible, seulement imaginable entre notre paysage intérieur et extérieur. Il aime cette contradiction et ces différents degrés de significations. Il le matérialise au sein de la galerie Mitterrand par l’utilisation du mural, de peintures et de bas relief en céramique, autant de superpositions de souvenirs mémorables. « Il faut bâtir sur cet espace instable la demeure du regard, la demeure d’air et d’eau où la musique dort, où le feu veille, où peint le poète. » (Demeure du Regard, Octavio Paz).
La peinture d’Allan Villavicencio comporte peu d’éléments. Il se nourrit d’une forme dont il se sert comme fond et l’étire. Pour lui, notre corps détermine notre rapport au monde, il s’est donc inspiré de photographies d’Issey Miyake, influencées par les plissés de la couturière Madame Grès, insufflées par la statuaire grecque où les corps et les vêtements dialoguent comme une seconde peau. Cette relation entre le corps et le paysage, Allan Villavicencio va la chercher dans le film d’animation La Planète Sauvage dont l’esthétique est proche de l’univers de Rick and Morty, du Dune d’Alejandro Jodorowsky, des œuvres surréalistes d’Armand Simon, ou encore du traitement de la peau par Michel-Ange comme un tissu, quelque chose entre la vie et la mort – Allan Villavicencio parvient à créer une ambiance singulière.
Où, « L’extérieur est l’intérieur, nous pénétrons où nous ne sommes jamais allés ». La singularité de ses peintures : de loin nous ne voyons qu'un seul élément en surface, souligné par des éléments de l'art aztèque par l’usage d’une palette verte, violette ou bleu foncé. Il utilise le métabolisme comme métaphore, la peau comme paysage et entretient une relation ambiguë entre le corps et l’extérieur. Il le formalise par l’utilisation des photographies de son téléphone portable. « Je peins des petits détails à la surface – une simple vue de ma fenêtre où j’y vois un petit volcan – Ce sont des successions de fenêtres, des fenêtres intérieures ».
The Active Side of Infinity propose plusieurs strates de lecture. En effet, les peintures d’Allan Villavicencio superposent des éléments et des formes qui défeuillés laissent deviner un paysage, un micro-univers. Ces peintures sont elles-mêmes incluses dans un réseau organique de fresques qui prennent possession des murs de la galerie. L’utilisation de textures, d’espaces et d’échelles différents invite le visiteur à un voyage initiatique, intérieur et méditatif. Il plonge à l'intérieur de soi, à « l’intérieur de la terre », « c'est-à-dire dans la matière, en elle, et dans ces niveaux de profondeurs les plus inaccessibles ».
Anissa Touati, 2022
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