Agustín Cárdenas: La mémoire du futur

2 Avril - 29 Mai 2025 Temple, St-Honoré
Communiqué de presse
La galerie Mitterrand est heureuse de présenter une nouvelle exposition de l’artiste cubain Agustín Cárdenas du 2 avril mars au 29 mai 2025, sur l’ensemble de ses espaces à Paris.
 
Présenté à l’exposition Paris Noir au Centre Pompidou, Cárdenas est un des trois grands sculpteurs du surréalisme, aux côtés de Arp et Giacometti[1]. Son œuvre fait corps avec la mémoire de ses origines latino-américaines et africaines mais échappe aux références grâce à sa force symbolique et à son extrême liberté. À travers le bois, le marbre mais aussi le bronze, l’artiste développe une œuvre poétique, courbe et sensuelle où se mêlent générosité organique, silhouettes allongées et formes abstraites. L’abstraction de sa grammaire formelle est presque toujours contrebalancée par une représentation figurative suggérée par les titres qu’il choisit. Totems, coquilles, femmes, couples, chevaux, portes, stèles… autant de sujets peuplés de symboles qui donnent à l’artiste des prétextes à conjuguer le verbe créer, à travers des formes variées.
 
Les œuvres présentées à la galerie témoignent des recherches stylistiques et matérielles de Cárdenas dès 1955, année de son arrivée en France. Tissant des liens entre les influences esthétiques africaines, caribéennes et européennes, son œuvre est un merveilleux exemple du concept de créolité, une pensée développée par le poète et philosophe Edouard Glissant, qui a partagé une étroite amitié avec l’artiste dès les années 1950, et qui a par la suite écrit longuement sur son œuvre. Il mentionne le Couple antillais (1957), dont l’original en bois est exposé au Centre Pompidou, dans un de ses plus importants essais sur l’artiste :
 
« Rendre notre histoire visible, voici donc l'acharné travail où Cárdenas se sculpte. Le paysage intérieur, qui nous rassemble. De Trinidad ou d'Antigua, l'homme et la femme (Le Couple antillais) sont ventilés à l'épars d'une trace, au profus d'un transplant, à l'incertain d'un discours ; ils attendent de tourner les yeux. Avec Cárdenas en effet nous tournons notre face vers ce vent. Je veux dire qu'il nous donne l'énergie. Oui. Qu'il révèle en nous l'énergie offusquée. Cárdenas est notre santé. Le marbre qu'il a écumé s'enracine dans l'air. Le bronze qu'il a projeté sue un sang nouveau. » (Edouard Glissant, Sept paysages pour les sculptures de Cárdenas, 1979)
 
En rassemblant des œuvres des années 1950, 1970 et 1980, l’exposition vise à mettre en lumière la place particulière d’Agustín Cárdenas dans l’histoire de la sculpture moderne.
L’art africain, source d’inspiration essentielle pour l’artiste, a également été une source d'influence majeure pour les surréalistes, notamment André Breton, qui possédait une collection de masques et de totems. Il admirait l'œuvre de Cárdenas, au sujet de laquelle il écrit dans la préface du catalogue de la première exposition personnelle de Cárdenas, en 1959 :
« Si habile soit-elle - comme une libellule - la main de Cárdenas pour notre bonheur en reste, à ce stade hautement privilégié.
Voici jailli de ses doigts le grand totem en fleurs qui, mieux qu'un saxophone cambre la taille des belles » (1959)
 
Né en 1927 à Matanzas, Cuba et décédé en 2001 à La Havane, Cuba, les œuvres de Agustín Cárdenas sont présentes dans de nombreuses collections muséales telles que le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Museo d’Arte moderna de Rome, le Museo d’Arte Moderno de Caracas, le Centre Pompidou à Paris, le Museo Nacional de Cuba, le Modern Art Museum à Tel Aviv, The Hakone open-air Museum au Japon.
 

[1] André Pieyre de Mandiargues, « Remercions Cardenas » 1975, in Carrara, Cardenas e la Negritudine

 

 

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